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RING AROUND
THE ROSIE 

(2022)
N&B, argentique et numérique /
B&W, film and digital 

 

« Dans Ring Around the Rosie de Lisa Gervassi, une intériorité menacée d’effacement se dessine au fil des pages. Un effacement vécu en chair et en os. La présence de la nature est forte quoiqu’exposée à la destruction, à l’assèchement, au feu.

Un cadre de vie se dessine, qui est aussi une condition : une vie précaire, au contact d’un environnement naturel puissant et marqué par le dérèglement. Gervassi exprime précisément cette condition d’une vie sur le fil, où le vivant semble soumis à la menace, mais néanmoins on n’est jamais face au vide, à l’absence ni à une destruction totale. Au contraire, la nature apparaît dans toute sa beauté exubérante, ses enchevêtrements dans lesquels le vivant et le mort voisinent, parfois jusqu’à l’indistinction.

La comptine qui donne son titre au livre—et dont le texte est reproduit—évoque une mémoire ancienne, primaire, d’un univers enfantin sur lequel la mort plane. L’enfant qui par jeu, s’effondre dans l’herbe après avoir chanté (« We all fall down! ») est l’image même d’un moment d’abandon, de plaisir, qui tout à la fois se nourrit de l’éventualité de la mort.

 

La naissance et la mort sont des repères, sans être ni un début ni une fin. Un ciel étoilé, comme une vision de l’infini, rappelle la mort et son néant, mais aussi ce dont nous sommes faits : des atomes apparus il y a plusieurs milliards d’années avec le big bang, en un mot, de la poussière d’étoile. »

Aron Barbier

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